Super, Natural, British Colombia

On nous avait dit que c'était "one big climb", 30km de montée pour 1'380m de dénivellation positive, avec nos 40kg (bagages + vélo) à faire avancer, ce n'est pas rien! Mais c'est tellement beau, on pourrait presque se croire en Suisse. Des sapins, une rivière le long de la route et même un petit lac au sommet du col. Nous passons la nuit à Salmo, chez un nouvel hôte, toujours aussi sympathique.

2ème jour dans les "Rockies" et deux sommets au programme. Après un super petit

déj, nous attaquons le premier, une petite mise en jambe avec ces 1'200m d'altitude, histoire de s'ouvrir l'appétit pour le lunch à Castlegar. Puis l'après- midi, nous grimpons le "Bonanza Pass" avec ses 1'535m. Ce qui nous fait pour les stats, 114km et 1'780m de déniv. +, une longue journée...
Une superbe montée à travers des étendues de forêts énormes, minées par endroit de coupe à nu des bûcherons canadiens, dont les camions nous dépassent péniblement dans les pentes à 8%. Ils vont juste un peu trop vite pour qu'on puisse s'accrocher  à l'un où l'autre de ces troncs, en route pour les grandes scieries de la région. Une fois au sommet, une descente digne de ce nom s'offre à nous. Lancés à plus de 70km/h couchés sur nos guidons, c'est au tour des voitures d'avoir du mal à nous doubler sur les bouts droits surplombant la vallée menant au "Christina Lake". Grâce à sa source thermale, ce lac bénéficie de l'eau la plus chaude de la région; nous en profitons pour nous baigner un peu. Les rives de celui-ci sont assez touristiques, et surtout très chics, ce qui nous vaut le camping le plus cher du voyage.

Le lendemain c'est l'orage qui nous réveille, il fallait bien que ça arrive. Lorsqu'enfin une petite éclaircie se profile, "hop" nous nous mettons en selle, et à peine cinq kilomètres plus loin, c'est le déluge! En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, nous sommes trempés jusqu'aux os. Encore 25km à slalomer entre les éclairs et nous pouvons nous arrêter à GrandFork pour déjeuner et attendre le soleil. Une fois le beau temps revenu, nous faisons un petit crochet par les USA, afin d'éviter la route sinueuse qui s'offre à nous côté Canada. Quelques heures plus tard, nous nous apprêtions à repasser en Colombie Britannique, lorsque la douanière nous baisse les barrières devant le nez. La douane ferme à 5:00PM et il est 5:00PM et 30 sec...

"Go back; Mais; I said GO BACK"

Nous essayons de parlementer, en vain. Même en lui expliquant que nous n'avons rien à manger, plus rien à boire et nulle part où dormir, sa seule réponse est qu'il y a un autre passage ouvert jusqu'à minuit, 44 miles (70km) plus à l'ouest. Notre compteur indique déjà 75km et il commence à être tard. Nous en concluons qu'elle n'a jamais dû poser son cul sur un vélo, ou que la seule fois qu'elle s'y est essayée elle a oublié d'y mettre la selle. (les six paragraphes concernant les divers explications sur le comportement de cette charmante personne ont été censurés afin de protéger nos lecteurs les plus sensibles.) Sous la menace, nous retournons en arrière, car malgré notre calme, elle commence à se fâcher tout rouge, devant notre insistance. Nous trouvons finalement refuge quelques maisons plus au sud, chez un "agent de l'immigration" qui nous laisse planter notre tente dans son jardin.

Il est 8:50AM et nous attendons l'ouverture de cette fameuse frontière qui aurait pu figurer dans un certain film à monsieur Danny Boon. La route reprend de l'altitude, cela nous convient parfaitement car les températures en plaine sont à nouveau bien élevées, environ 35°C. Nous profitons pour pique-niquer au frais avant de rejoindre la fournaise qu'est le bassin "d'Okanagan", où se succèdent verger, vignoble et toute sorte de cultures. Le soir nous campons à Osoyoos, un joli lac tout aussi chic que le précédent, mais nous parvenons à négocier un peu le prix de la nuit, vu que nous sommes de pauvres cyclistes.

Cette fois nous avons la certitude que nous commençons à être en forme! Dans la petite montée matinale, nous parvenons à suivre puis à dépasser un peloton de coureurs en vélo de route. C'est très plaisant, tout autant que de rattraper un vélo électrique à Lausanne, de doubler un GSX-R 1'000 avec une bandit 650 ou encore de se faire un kayak de descente avec un taifun slalom.
Évidemment, après avoir fait les malins, nous sommes morts! Nous avons bu nos trois litres d'eau et il nous reste une trentaine de kilomètres avant la prochaine ville. Pour fêter tout ça et remplir nos réservoirs, nous nous arrêtons à Keremeos, où nous dînons dans un bon resto Thaï. Puis nous poursuivons notre route le long de la rivière aurifère de "Similkameen". Il y a longtemps que nous n'en avons plus parlé, mais rassurez-vous, le vent est toujours bien présent et surtout toujours dans la... mauvaise direction. Un petit bain à la plage du camping et il faut se mettre au boulot si nous ne voulons pas avoir de remontrance concernant la mise à jour du blog.

Nous changeons de pays

Afin de gagner le Canada, nous traversons une région particulièrement montagneuse. Le 1er jour nous rejoignons "Logan State Park", où nous passons la nuit au bord d'un lac. La route monte et descend, re-monte et re-descend, à travers de denses forêts pleines d'ours et surveillées par les aigles. Puis c'est la petite ville de Libby qui nous accueille pour une nuit, rien de spécial à signaler, nous avançons avec un bon rythme et sans encombres.

Nous continuons notre route avec à la clé notre deuxième essai Warmshower, à Bonners Ferry. C'est une belle journée, toujours encadrés par les sapins et les pins ainsi qu'une flopée de biches et d'aigles. Nous faisons une petite pause afin d'admirer les chutes de la "Kootenay River". Puis en arrivant, notre hôte nous fait signe au bord de la route, il passait là par hasard. Rien à voir avec le premier: super accueil, lunch, dîner et breakfast excellents, plein de bons conseils pour la suite, et ça dans une jolie maison surplombant la vallée.

Harvey & Mirros Thank you very much.

Le lendemain une toute petite étape (50km), nous emmène au Canada, en Colombie Britannique. Précisément à Creston, où nous nous reposons avant d'affronter le joli col qui nous attend. En chemin nous traversons des plantations de sapins de noël, il paraît que c'est ici qu'ils sont plantés pour une bonne partie des États Unis. Pas de soucis pour passer la frontière, les américains sont contents de nous voir sortir et les canadiens nous reçoivent sans problèmes. Nous profitons de notre après-midi de "farniente" pour faire une petite dégustation à la "Colombia Brewery".